Dernièrement j’ai perçu un changement dans la nature du débat politique communal. J’aimerais illustrer par deux exemples, ce que je considère comme des péjorations du respect du débat démocratique dans notre commune.
1) Les réponses orales de Mr le Syndic. Dans le PV de la séance du Conseil du 10 février, Mr Tendon répond à Mr Sob, je cite : « mais je n’ai nulle part utilisé le mot de préférence nationale, ni le mot de menaces des étrangers, des expressions que vous avez écrites et que je n’ai pas écrites ». Le problème, Mr le Syndic, est que Mr Sob ne les a pas dites, ni écrites non plus. Vous pouvez lire son intervention dans le même PV. Vous attribuez et répondez à des affirmations qui n’existent pas, que vous avez sorties de votre imaginaire, de la représentation que vous vous faites de l’intervention de Mr Sob. C’est un procès d’intention.
2) Je tire le deuxième exemple de l’utilisation qui est faite par le Mr le Syndic de l’organe « Crissier Contact ». Cet organe ne doit pas être le support de prises de position politiques. Telle est la philosophie. Or, le sentiment que j’ai en lisant cet organe, c’est qu’il fait une description apologétique des activités des autorités communales. Pour illustrer mon sentiment, je cite l’article « Urbanisation de qualité, sinon rien » du Crissier Contact du 28.2.14, article non signé, à nouveau. En tête d’article, la Municipalité met en exergue, je cite : » un aspect essentiel : la qualité de vie chère aux habitants de Crissier ». Je n’avais pas réalisé que pour les habitants des autres communes, la qualité de vie n’était pas essentielle. Je cite deux autres exemples. « Démarche participative : La concertation et le partenariat doivent prévaloir dans l’élaboration des projets de développement. Les partenaires dans notre développement sont principalement : la population, les autorités cantonales et régionales, les propriétaires/promoteurs et les bureaux spécialisés. » Connaissez-vous une commune qui ne fasse pas la même chose ? qui ne prendrait pas la population en compte ? ou les autorités cantonales ? ou les architectes ? Connaissez-vous une commune qui procède différemment ? Je cite un deuxième exemple. « Objectifs de l’urbanisation : L’objectif principal est de combattre la crise du logement en encourageant la construction de logements locatifs essentiellement à des prix abordables. Améliorer la mobilité. Nous voulons améliorer tous les types de mobilité. Confédération, Canton, Communes ont défini un ensemble de mesures pour améliorer la mobilité dans l’Ouest lausannois et à Crissier. Promouvoir la vie de quartier. Les nouveaux quartiers offriront des espaces publics et privés généreux, pour encourager l’arrivée d’entreprises et de commerces de proximité. » La question reste le même, quelle est la commune vaudoise, même suisse qui ne dise pas la même chose. Quelle commune désire construire des logements à des prix inabordables ? Quelle commune a pour projet de péjorer la mobilité sur son territoire ? Quelle commune cherche à diminuer la vie de quartier ? Vous connaissez la réponse. Malheureusement, la somme d’une série de lieux communs ne fait pas une politique. Cette eau tiède n’augure pas de la qualité qui est revendiquée en titre de l’article. Les questions légitimes méritent des réponses concrètes, comment faisons-nous ? Or de réponses concrètes il n’y en a aucune.
C’est cette utilisation de la parole publique que je dénonce. Je ne trouve pas correct de tronquer facilement les interventions critiques des conseillers communaux, de présenter dans un organe public, la somme de lieux communs comme une politique communale d’urbanisation.
Olivier Ramel /17.3.2014