Nous sommes conscients que la situation du logement, dans l’agglomération lausannoise est critique. Aujourd’hui, il manque beaucoup de logements vacants, en particulier à des prix abordables. Nous savons aussi, que nombre d’entreprises et d’institutions locales sont conscientes de ce problème, avec pour conséquence l’élaboration d’une foultitude de projets immobiliers. Entre 2016 et 2020, un nombre très élevé de nouveaux appartements seront disponibles sur le marché. A tel point que l’agence Wüst et Partners prévoit une baisse des loyers sur l’arc lémanique dans les années à venir. Ce n’est pas pour déplaire au Parti Socialiste. Nous devons être conscients cependant, que les lois du marché peuvent s’exprimer avec une certaine brutalité. Chaque entrepreneur essaie, avec plus ou moins de succès, d’anticiper les lois du marché, plutôt que de les subir.
En dehors de ces considérations économiques générales, je rencontre un problème lié à la maîtrise des nuisances du projet Orée pour adhérer à ce plan de quartier.
En matière de pollution de l’air, le préavis évoque une augmentation générale d’environ 7 % des émissions polluants atmosphériques, ce qui, je cite : « entraînera probablement une légère diminution de la qualité de l’air dans les environs » fin de citation. Le rédacteur du préavis ne voulait manifestement pas écrire que le projet a pour conséquence une péjoration de la qualité de l’air dans les environs. Il a donc utilisé les mots de « probablement une légère diminution de la qualité ». Il savait qu’il n’y aurait pas de miracle à Crissier, que l’augmentation du trafic n’allait pas engendrer une amélioration de la qualité de l’air.
C’est d’autant plus gênant, que quelques lignes plus loin, on lit, je cite : « Air : en raison de la qualité médiocre du site, l’implantation d’une centrale à bois pour la production énergétique n’est pas adéquate, » fin de citation.
Cette « probable légère diminution » sur un site déjà médiocre, selon les termes du préavis, me font regretter, encore plus fortement, qu’aucun chiffre, qu’aucune donnée objective n’est articulée pour nous permettre de prendre une décision en toute responsabilité. Cette opacité dans la transparence me gêne.
Un deuxième flou me perturbe, il concerne la nuisance du bruit. Je cite le préavis :« Bruit : des études acoustiques complémentaires devront être menées lors des demandes de permis de construire pour le bruit routier, le long de la route de Prilly. Fin de citation » Une page plus loin, sur le même thème, il est précisé, je cite : »Bruit : il faut préciser que dans l’art. 5.2 al.3 du règlement du PQ, qu’une étude acoustique est demandée uniquement pour les bâtiments surexposés au bruit lié au trafic sur la RC 251. » Fin de citation.
Je regrette, une fois de plus, qu’aucune information chiffrée ou objective ne nous soit donnée, nous permettant de nous construire une opinion de manière responsable. La Municipalité nous demande de signer un chèque en blanc.
En toute responsabilité, je ne peux pas voter ce préavis.
31.10.2015. Olivier Ramel